La vente à la pièce du Mont Orford
Orford. Ça a jamais été un grand symbole écologique pour moi, avant que j'ai la chance de faire du ski de fond là-bas: des pistes de ski alpin larges commes des pistes d'atterrisage, une montagne massacrée sur tout un flanc, rien à se vanter là. Et pourtant, ils sont en train de parler de vendre le peu qui reste de vierge en bas des pistes pour faire des "condos" ou ce qu'ils appellent du "développement résidentiel au mont Orford". Quels beaux mots, on s'attaque à la crise du logement? Sûr que non, ça va être des condos de riches complètement inaccessibles.
Évidemment, on voit une levée de boucliers, de la part du maire qui réclame que le parc devienne fédéral pour éviter que les amis à Charest s'en mettent plein les poches (''De nombreux proches du premier ministre Jean Charest étaient liés au projet de 600 logements en copropriété de Mont-Orford Inc, dont l'ancien ministre Paul Gobeil et l'ex-président du groupe Everest, Claude Boulay, associé au scandale des commandites.''). Les environmentalistes gueulent aussi, avec raison, parce qu'on va couper des arbres matures et vandaliser une forêt déjà coincée entre plusieurs développements de part et d'autre de la montagne. En effet, on parle peu ici de ce qui se passe sur le flanc ouest de la montagne, qui lui est complètement privé, et qui est en plein développement. Ils sont en train de construire des centaines de maisons et la spéculation immobilière y est explosive. De ce côté, pas de limites, ils vont construire à la grandeur du flanc ouest. Il ne va rester donc qu'un mince parcours sur les crêtes et la partie nord, nord-est qui ne sera pas encore "développée".
Je pose encore la question: à qui appartiennent les montagnes? Puisque c'est ce qu'on demande ici! Et les gens montrent leurs couleurs: la ministre responsable de l'Estrie, Monique Gagnon-Tremblay, nous déclare que la "privatisation est transparente" et que "les environnementalistes ou les autres opposants, [...] tout le monde peut l'acheter". Ce que ces fous-là ne comprennent pas est qu'on ne veut pas acheter les montagnes nous, on veut les utiliser, on veut en jouir, on veut y marcher, respirer, danser, skier, dormir, sentir. Pourquoi "acheter", "développer" toujours les petits derniers coins de nature qui nous reste? Pourquoi justement pas nationaliser tout ça une fois pour toute et protéger le peu d'étendues vertes qui nous reste au lieu de construire des condos inutiles?
Avec tout ça, ils ne savent même pas exactement [combien d'hectares] ils vont mettre aux enchères. 85ha? 600ha? Bof. Et ensuite on nous rabache qu'il faut absolument faire ça pour "sauver le centre de ski", dont le promoteur ''actuel'' annonce la non-rentabilité. Mais Ô grand mystère, l'ancien promoteur, lui, voit les choses autrement! Non, il a toujours été rentable le centre. Rentable ou non, je m'en fous moi, qu'il ferme le centre! Pas besoin de ces autoroutes en montagnes pour y marcher moi. J'ai des skis avec de la cire pour monter, et je serais un des premiers à travailler à mettre les maudites machines qui y détruisent la nature à la ''scrap''.
Deuxième montée de lait finie: à mort le projet de vandalisation du parc orford, et, pourquoi pas, à mort le centre de ski immonde.