crise de charlotte
Un feu, une table, une tente, un char, par deux personnes. Surtout rien pour socialiser, on est pas là pour se rencontrer, on est là pour se sacrer la paix et s'ignorer. On veut s'isoler de la vie et du monde de tous les jours mais curieusement, c'est exactement dans ça qu'on se retrouve: du monde de la ville qui sont toujours aussi à boutte. Tout ce beau monde qui veut enfin la sainte paix se fait fourrer, camping après camping: bois (6,50$), glace (4$), douches (3$), vidanges (5$). On se fait tellement fourrer qu'on s'en rend même plus compte. C'est l'univers des "2 services 15 ampères", des winnebagos gros comme des bus voyageurs, des tites familles à un enfant et demi, pas de chien, des matelas gonflables double épaisseur, des 4-roues, du golf, des bédaines de bière .5, du country, des jeeps et SUVs, des tentes 8 places, des crécelles et des batailles aux games de hockey. On croise des motards, des sourires faux, des préjugés cachés qu'on discute sous les auvents et des gros chars montés. Du gros camping de luxe épais, comme dans la ville mais quasiment dans "la nature".
N'allez pas croire que je n'ai pas aimé mon voyage: j'ai adoré. La gaspésie est superbe et nous avons vu beaucoup de jolis campings. Mais j'ai le sentiment que le camping, comme le tissu social en général, se modifie pour faire place à la surconsommation et l'abus.